11 septembre 2016 LE SQUARE HENRI DEMONT ET LA RUE FRANÇOIS ROYER INAUGURÉS
photo : fenschvalléeactualité
A cette occasion Philippe TARILLON, ami de la famille, membre de Florange Patrimoine et Culture, passionné d’histoire, a lu un texte retraçant la vie d’Henri DEMONT.
"Hommage à Monsieur Henri Demont
La famille m’a demandé de prendre la parole en souvenir des liens très forts qui nous unissaient, Henri et moi, liens d’estime et d’amitiés. Je le fais aussi en pensant à Jean-Marie François, disparu en 2008 et qui était notre grand ami commun. Monsieur Henri Demont nous a quittés le 2 août 2015, à l’âge de 94 ans. Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de nombreuses distinctions civiles et militaires, cette figure florangeoise fut un héros de la seconde guerre mondiale et, toute sa vie, un citoyen engagé et lucide.
Son parcours extraordinaire, il l’a retracé dans ses souvenirs, intitulés « Le temps des illusions » et édités en 2008 par l’association Florange Patrimoine et Culture. Henri Demont y raconte son périple pour rejoindre la France Libre, sa captivité dans les geôles de l’Espagne franquiste, les combats pour la libération de la Corse ou encore le débarquement en Provence et l’épopée de la Première Armée Française, Rhin et Danube.
Henri Demont a mené l’essentiel de sa carrière professionnelle à Trans-Fensch. Il était un membre actif de la section syndicale CGT, aux côtés de son ami Jean-Marie François.
La Libération de la Corse, premier territoire métropolitain à secouer le joug de l’occupant dès septembre 1943, avait changé son destin. Henri faisait partie du Bataillon de choc, embarqué à bord du fameux sous-marin Casiabianca, qui fut envoyé dès le 12 septembre à Ajaccio pour venir en aide à l’insurrection corse. C’est à cette occasion qu’il rencontra Françoise, avec qui il a fondé une famille qui vu grandir 8 enfants.
Avant de se retirer, il y a quelques années, à la maison de retraite des Séquoias. Henri a longtemps habité Rue de Bourgogne, où ont aussi vécu mes parents.
Il est resté jusqu’au bout fidèle à ses engagements de jeunesse. Il ne manquait jamais, tant que son état de santé le lui permettait, une cérémonie patriotique, pensant à ses compagnons disparus, chantant avec ferveur notre hymne national, la Marseillaise. Il y côtoyait des frères d’armes, Florangeois comme lui, qu’il avait eu la douleur de voir partir avant lui comme Sam Szurek, Germain Kleinberg, François Royer, que la Ville de Florange a rassemblé dans un même hommage.
Jusqu’au bout, Henri a conservé une incroyable lucidité sur les leçons des temps qu’il avait vécus et sur les combats qu’il avait menés. La montée des extrêmes, le retour des discours d’exclusion, de xénophobie, de l’extrême-droite, lui rappelaient la sombre époque qui avait marqué sa jeunesse.
Il continuait à s’intéresser au monde qui l’entourait, à garder son enthousiasme et ses indignations. Au-delà de l’hommage que nous devons à ce grand Monsieur, je retiens la fidélité aux combats que lui et ses compagnons ont mené, pour nous permettre de vivre en démocratie, dans une société plus juste et plus fraternelle. Au moment où ces valeurs semblent à nouveau menacées, notre hommage à Henri Demont passe par la poursuite de ses engagements et la défense des valeurs pour lesquelles il a combattues et auxquelles il a cru jusqu’au bout.
A l’issue de cette vie d’engagement, comment ne pas penser au serment de Staouéli, qu’il prononça en 1943 avec ses compagnons du Bataillon de choc :
« Pour chasser l’envahisseur,
Pour libérer l’Alsace-Lorraine,
NOUS LUTTONS !
Pour venger les martyrs et faire payer les affronts,
NOUS FRAPPONS !
Pour vivre dans l’honneur, à tous les sacrifices que la Patrie nous demande, nous répondons
PRESENTS ! »
Philippe Tarillon"
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